Philippe Jaccottet, Cahiers de verdure [Extrait 2]
Rêver d'un corps, à l'aube, qui n'aurait plus pour ornements à retirer que les constellations de septembre. Philippe Jaccottet, Cahiers de verdure, Poésie/Gallimard
sur la route du poème, son étendue
Rêver d'un corps, à l'aube, qui n'aurait plus pour ornements à retirer que les constellations de septembre. Philippe Jaccottet, Cahiers de verdure, Poésie/Gallimard
L'enfant s'est accroupi aux pieds de la très vieille et douce dame en robe noire d'un autre temps. Dans la corbeille, encore toute enroulée, la laine de sa vie, et les ciseaux. Philippe Jaccottet, Cahiers de verdure, Poésie/Gallimard
J e regarde la terre. Parfois, pour une fleur épanouie dans une certaine lumière, pour un peu d'eau laissée par la pluie dans un champ, on dirait qu'elle s'ouvre et qu'elle nous dit : "Entre." Le regard voit la frontière, un poste avancé, perdu au fond...
L'immédiat : c'est à cela décidément que je m'en tiens, comme à la seule leçon qui ait réussi, dans ma vie, à résister au doute, car ce qui me fut ainsi donné tout de suite n'a pas cessé de me revenir plus tard, non pas comme une répétition superflue,...
Accepter ne se peut comprendre ne se peut on ne peut pas vouloir accepter ni comprendre On avance peu à peu comme un colporteur d'une aube à l'autre Philippe Jaccottet, Poésie 1946-1967, Poésie/Gallimard
Je marche dans un jardin de braises fraîches sous leur abri de feuilles un charbon ardent sur la bouche Philippe Jaccottet in Poésie (1946-1967) Poésie/Gallimard
Peu m'importe le commencement du monde Maintenant ses feuilles bougent maintenant c'est un arbre immense dont je touche le bois navré Et la lumière à travers lui brille de larmes Philippe Jaccottet in Poésie (1946-1967) Poésie/Gallimard